lundi 20 janvier 2014

un an!

Un an de lecture!
Un an de lectures! 

 Je n'ai parlé que des livres aimés, les autres... je les ai oubliés!
Je viens de commencer "Au revoir là-haut" de Pierre Lemaitre et j'ai plusieurs livres de côté dont "Le maître des illusions" de Donna Tartt.
...donc plusieurs articles en perspective!

D'ici-là: ne lâchez rien!...surtout pas les livres!
(pffffffffffffffffffffff!) (je souffle la bougie!)



dimanche 19 janvier 2014

Oreilles tranchées



Olivier Truc est journaliste,il vit à Stockholm,  travaille pour Le Monde et a publié plusieurs documentaires notamment sur les anciens plongeurs de l'industrie pétrolière en mer du Nord et la police des rennes - documentaire diffusé sur France cinq.
"Le dernier lapon" est son premier roman. 
Et il y va fort!


Mattis, berger isolé dans son gumpi, est retrouvé mort, les oreilles tranchées, son scooter brûlé. Règlement de compte entre éleveurs? Crime rituel?
Au même moment, un tambour lapon est dérobé...
Et l'enquête commence.


Klemet, sami membre de la police des rennes et son associée Nina, stagiaire originaire d'Oslo mèneront l'enquête dans le grand Nord. 
Plus le soleil éclairera la nuit Lapone, plus la lumière se fera sur cette histoire mêlant souvenirs ancestraux,joïks, chamans, scooters des neiges, trafics et recherches de mines orifères, confrontation entre monde moderne et coutumes lapones. L'enquête est prenante, bien menée et savamment dosée, alternant les points de vue de nombreux personnages hauts en couleur. 
 Olivier Truc campe son roman policier dans un univers bien particulier, qu'il connait et qu'il aime, en ciselant délicatement, comme les inscriptions dessinées sur la peau du tambour magique, les contours d'une société qui se perd mais qui résiste. Olivier Truc nous parle des Lapons comme Tony Hillerman des Amérindiens.
Et ce n'est pas peu dire!


dimanche 5 janvier 2014

Désembourbons-nous!

Une mère folle abandonne ses deux filles aux marais. L'une d'elles sera sauvée. Mudgirl. Terrorisée, couverte de boue, affamée, gelée, elle est recueillie par un idiot de village, confiée à une famille borderline puis adoptée par un couple de quakers. Rebaptisée Mérédith-Ruth, mais se faisant appelée MR, fait des études, s'éloigne de ses parents adoptifs, et devient présidente d'une célèbre université. 

MR se veut irréprochable,championne du monde du surmoi elle se voue toute entière à sa carrière. Les titres des chapitres ressemblent d'ailleurs à ceux de comics ou d'albums pour enfants avec une héroïne récurrente appelée Mudgirl ou Mudwoman (Catwoman? Superwoman?) selon l'époque de l'histoire. 

Joyce Carol Oates nous entraîne dans un monde universitaire vieillot, franchement misogyne, où se trament des carrières ambitieuses, des relations courtoises et codifiées : décor de théâtre idéal où il est difficile de tomber le masque.
Qui est-on? Peut-on fuir indéfiniment ses démons intérieurs? L'identité est au coeur de cette histoire.

A ce sujet, JCO nous prévient dès la page de citations:
"Le temps terrestre est une façon d'empêcher que tout n'arrive en même temps." Andre LITOVIK, l'univers en évolution: origine, âge et destin.   
 Sauf que ... Andre LITOVIK est l'amant de Mudwoman, tout droit sorti du livre pour être cité en exergue dudit roman!

Alors qui est qui? Qui est-on? 
MR quant à elle devra retourner sur les lieux de son enfance, se perdre pour se trouver.
Près des marais des Adirondacks, le masque de fond de teint si bien appliqué, laisse échapper des fumerolles, il se craquelle, MR laisse tomber au sol son costume de Golem...
JCO signe un roman, qui nous obsède et nous taraude longtemps après l'avoir refermé. 
Du grand Joyce Carol Oates!

jeudi 2 janvier 2014

Voyage en psychanalysie...

Pierre Rey, alors brillant journaliste mondain, aborde tout juste la trentaine lorsque ses angoisses devenant de plus en plus présentes, il se décide, guidé par Le Gros, à se présenter au 5 rue de Lille, Paris VII. C'est là, qu'officie Jacques Lacan. Cet essai, paru en 1989, retrace, plusieurs années après son terme, son long voyage en psychanalyse. 

J.LACAN
Pierre Rey alors désargenté, n'aura de cesse de trouver les billets nécessaires pour continuer sa cure. Comme il le dit lui-même "j'étais ferré".  Il évoque ainsi cette dépendance nécessaire, qui durera dix années. Dix années de rendez-vous quotidiens, parfois écourtés, parfois retardés, parfois prolongés... au terme desquels le rituel "A demain" clôturait la séance.
cabinet de J.LACAN

"[...] l'analyse est-elle une création? Qu'est-ce qui s'y joue? Qu'est-ce qui s'y forge?
Ce qui s'y crée, précisément: l'avènement d'un sujet,et, jamais donné mais toujours conquis : l'espace d'une liberté intérieure.
Aujourd'hui cela me parait simple. 
Mais pour l'apprendre, j'allais devoir encore beaucoup souffrir. "

La psychanalyse à la jonction de la linguistique, l'étude des mots lâchés, des mots bredouillés, bégayés, scandés, scindés, dévoyés, remâchés, crachés... 
Jean Gagnepain, longtemps directeur de l'UER sciences du langage et fondateur de la théorie de la médiation, n'avait pas que les cheveux en brosse poivre et sel en commun avec lui!

Oreilles attentives...

« J’avais sept ans quand j’ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept ans quand j’ai finalement mis mon projet à exécution. »
Enfant délaissée et humiliée par une mère perverse, inconséquente et fantasque, Eva devenue elle-même grand-mère écrit, nuit après nuit, ses souvenirs, sa vie de jeune fille, d’amoureuse, de mère, d’amie, ses rosiers adorés qu'elle soigne avec une attention particulière…
Derrière sa vie bien réglée, on perçoit les terreurs, les abandons successifs, les petits arrangements, les transferts d’amour et les secrets…
Secrets qu’elle ne confiera - hormis à son journal écrit à 56 ans- qu’à des oreilles ensachées…
A sa manière, elle détruira, écartera, châtiera, supprimera ceux qui lui ont rendu la vie douloureuse. Mais il n’est pas vraiment question de vengeance, plutôt de survie.
Jusqu’à la dernière page, l’ironie mordante de son écriture, les rebondissements et les révélations nous tiendront en haleine. 
...Tant et si bien qu’à la toute fin, nous prend une furieuse envie de le relire !